Les liens entre surdité et déclin cognitif présentés au grand public

étude

On ne peut plus dire « je ne savais pas ». C’est la conclusion non-équivoque de la présentation de l'étude menée par le Pr Amieva et son équipe, mercredi 7 février à Paris.

Les liens entre surdité et déclin cognitif présentés au grand public

Cette cohorte PAQUID, bien connue des professionnels du secteur de l’audition pour avoir servi à montrer les liens entre audition et cognition, a été suivie pendant plus de 25 ans (1989-2015) ; elle se compose de 3 577 habitants de Gironde et Dordogne âgés de 65 ans ou plus lors du recrutement.

Les analyses ont révélé un « déclin accéléré » chez ceux qui auraient besoin d’un appareil auditif mais n’en portent pas, ainsi qu’un risque moindre chez les personnes appareillées, comme pour celles déclarant ne pas avoir de problème d’audition.
« Cela accroît le risque au long cours de présenter une démence ou une dépendance, et, chez les hommes, une dépression, a rappelé le Pr Amieva, donc il est utile de dépister et de traiter la perte d’audition, même si on peut considérer que c’est quelque chose de normal, avec l’âge, d’entendre moins bien », a-t-elle ajouté.

Un million de personnes appareillées en plus
L’Unsaf, organisateur de la conférence de presse, a également rappelé, par la voix de son président Luis Godinho, que le coût d’une audioprothèse demeurait dissuasif pour de nombreux Français, un coût qui atteint en moyenne 1 535 euros, dont 958 à la charge du patient.
Quelque deux millions de Français portent un appareil auditif. Selon l’Unsaf, ils pourraient être jusqu’à un million de plus, dont deux tiers susceptibles de s’équiper, si le coût était moins élevé.
« On aurait un retour sur investissement, si j’ose dire, qui serait rapide : sur l’échelle d’un quinquennat. Nous savons que chez un patient équipé d’une prothèse, l’économie sur les dépenses de santé commence tout de suite », a expliqué Luis Godinho.
L’Unsaf avait d’ailleurs convié deux économistes  de la santé – Jean de Kervasdoué et Laurence Hartmann – qui ont estimé que ces résultats plaidaient pour un meilleur remboursement. « En gros, le rapport entre le coût d’une audioprothèse et les économies sur les dépenses de santé est de un à dix. C’est rarissime qu’on trouve ce genre de chiffre. C’est le cas par exemple avec la vaccination », a expliqué Jean de Kervasdoué, du Conservatoire national des arts et métiers.
 
 La présentation du Pr. Amieva : http://bit.ly/2EOAgAz
 
La présentation de Jean de Kervasdoué et Laurence Hartmann:
http://bit.ly/2BLTit0

Plus d’informations : http://bit.ly/2E7xtRV
 

Kessy Huebi-Martel