Cyrille Coudert, à la tête d’un laboratoire d’expertise inédit

Portrait

C’est en juin 2018 que le « Laboratoire d’expertise auditive » (LEA) d’Audika a ouvert ses portes à Paris. Diplômé en 1992, Cyrille Coudert en est le concepteur. Une structure unique en France, dédiée à des prises en charge sophistiquées ou peu connues. Également directeur scientifique d’Audika, Cyrille Coudert est investi dans plusieurs programmes de recherche à l’hôpital ou avec des partenaires privés. Passionné et bourreau de travail, ce professionnel a l’innovation pour maître-mot

Cyrille Coudert, à la tête d’un laboratoire d’expertise inédit

Sa mère était ORL en province. L’atavisme a donc joué dans le choix professionnel de Cyrille Coudert. Après avoir échoué en médecine, comme nombre de ses pairs, il s’oriente vers le métier d’audioprothésiste. Diplômé en 1992, il a désormais une longue carrière derrière lui et sait la vitesse à laquelle l’innovation se développe dans le monde de l’audioprothèse. Aujourd’hui, faire profiter le plus de patients possible de toutes ces innovations est son credo. C’est avec fierté qu’il nous fait faire le tour de son « Laboratoire d’expertise auditive » (LEA), un projet qui a mûri dans sa tête pendant des années avant de voir le jour grâce à l’investissement d’Audika.

Situé dans le 5e arrondissement de Paris, le LEA est tenu par une équipe de quatre audioprothésistes, tous salariés d’Audika: Stéphane Dieu, Jonathan Flament, Camille Spira et Cyrille Coudert. Chacun a sa spécialité prise en charge des acouphènes et vertiges, implants cochléaires, pédiatrie… Soucieuse de former les jeunes générations, l’équipe accueille en permanence quatre stagiaires.
Sur une surface de 155 mètres carrés fait exceptionnel pour Paris, où le coût du mètre carré défie toute concurrence, le LEA héberge notamment une cabine d’audition mixte pour enfants et adultes et une salle de réunion et bibliothèque pour toute l’équipe. « Nous nous réunissons au moins une fois par mois pour étudier les dossiers de tous les patients, explique Cyrille Coudert. Il arrive que la prise en charge soit transférée à un autre audioprothésiste, en fonction de sa spécialité. Tous mes collaborateurs assurent des vacations hospitalières et nous fonctionnons selon un modèle qui s’inspire des équipes de l'hôpital. »

Spécialisé dans les implants et la pédiatrie, Cyrille Coudert consulte deux jours et demi par semaine au LEA. Le reste du temps, il ne s’ennuie pas. Il prend en charge une vacation hebdomadaire à l’hôpital pour enfants Necker, dans le service de référence des maladies rares, où il travaille sur des protocoles de vocales dans le bruit chez des enfants appareillés. Il assure occasionnellement une autre vacation à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Et depuis octobre 2018, il est directeur scientifique d’Audika. Son rôle consiste à suivre et coordonner les différentes études scientifiques menées par le groupe. Pour cela, il pilote une équipe de six personnes, dont un audioprothésiste titulaire d’un doctorat.

Des cas compliqués

Ce jour là, Cyrille Coudert reçoit successivement deux patients âgés équipés d’un « Cros » et d’un « Bicros », des dispositifs relativement récents, destinés à des pathologies bien précises. Explication : « En cas de surdité unilatérale, on appose un système de transfert des sons de l’oreille inactive vers l’oreille active; le transfert se fait par wifi, il n’y a donc plus de fil entre les deux oreilles. » L’audioprothésiste fait le point avec un patient équipé d’un système Cros depuis six semaines, posé sur son oreille inactive.

« Je sens une amélioration par rapport à mon appareil précédent, mais je n’entends rien au cours d’un dîner bruyant. » L’audioprothésiste réalise alors une mesure in vivo en introduisant une sonde dans l’oreille pour vérifier la qualité du transfert des sons. Il montre ensuite au patient les différentes positions offertes par l’appareil pour améliorer l’audition dans ce genre de situation. Autre remarque du patient : la durée des piles ne va pas au-delà de quelques jours pour le Cros, il faut les changer souvent. Cyrille Coudert lui suggère alors d’opter pour un tiroir à piles rechargeables.
Puis arrive un patient octogénaire venu de Fontainebleau, à une heure de voiture de là. Lui est équipé d’un Bicros : une oreille est inactive ; l’autre est active mais a subi une certaine perte auditive. Aussi l’oreille qui n’entend plus est-elle équipée d’un accessoire comportant seulement un micro, tandis que l’autre est appareillée d’une aide auditive permettant une correction classique et la réception du signal provenant du micro opposé.

Ce patient est déjà équipé de piles rechargeables, qui durent toute la journée. La nuit, il les remet en charge. Quoi qu’il en soit, le dôme provisoire introduit dans l’oreille est destiné à être remplacé par un embout sur mesure. Pour cela, l’audioprothésiste injecte une pâte de couleur vert fluo dans
l’oreille du patient, qu’il laisse poser quelques minutes; à partir de ce moulage, un embout va être fabriqué dans les quinze jours. « Je crée presque systématiquement des embouts sur mesure, indique le professionnel, ce qui améliore très souvent l’audition. »

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Nathalie Da Cruz

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