Chronique solidaire : Sandra Tandetnik

Mécénat

Dans le cadre de notre mécénat, nous interrogeons chaque mois un mécène de l'association AuditionSolidarité.

Chronique solidaire : Sandra Tandetnik

Sandra Tandetnik est audioprothésiste DE, à Verneuil et Mantes-la-Ville (78) depuis 2000.

Comment êtes-vous devenue mécène d'AuditionSolidarité ?

J’ai toujours travaillé au sein du réseau Entendre, d’abord en tant que salariée puis à mon propre compte, il y a dix ans. Beaucoup d’adhérents étaient mécènes pour AuditionSolidarité, et j’y ai été sensibilisée dès mon entrée dans la vie professionnelle. J’ai rencontré « Les filles » pour la première fois, lors d’un congrès où elles étaient venues parler de leur association. Moi qui suis sensible à la protection de l’environnement, je trouvais cela positif de ne pas jeter les appareils à la poubelle et de les leur envoyer, afin de leur donner une seconde vie. Notre métier n’est pas toujours simple, car nous prescrivons parfois des dispositifs onéreux à nos patients. Être mécène contribue d’une certaine manière à rééquilibrer les choses, à faire en sorte que les plus démunis puissent également s’appareiller ; c’est particulièrement agréable.

Que vous apporte le mécénat dans votre vie de tous les jours ?

Au quotidien, je ne peux pas vraiment dire que cela m’apporte quelque chose… Ce qui change la donne, ce sont les missions que j’ai pu effectuer avec AuditionSolidarité. Ce sont des moments auxquels on se prépare mentalement, mais que l’on vit avec les tripes.

Quels souvenirs gardez-vous de vos actions avec AuditionSolidarité ?

J’ai eu l’occasion de participer à deux missions : une journée à Paris en 2014, et une semaine au Maroc au mois de mai 2017. Partir à l’étranger, c’est un peu abandonner temporairement son travail, sa maison pour essayer de faire quelque chose de bien. Une fois sur place, on observe très vite le changement qui s’opère chez les enfants que nous appareillons.

Je me souviens de ce petit garçon de dix ans atteint de surdité qui ne parlait pas et qui n’avait jamais porté d’appareil. Lorsqu’on lui en a posé un, il ne l’a pas réalisé tout de suite et marchait comme sur des œufs. Jusqu’au moment où il a émis un son avec sa voix, et son visage s’est brusquement transformé : c’était la première fois qu’il s’entendait ! Par la suite, il n’a pas cessé d’émettre des sons, ça le faisait rire, et son bonheur faisait plaisir à voir ! Ce garçon avait l’âge de mon fils et je crois que cela m’a ému davantage. J’ai également beaucoup apprécié l’esprit d’équipe. Au quotidien, je travaille souvent seule. Là, j’ai passé une semaine entourée d’audioprothésistes, d’orthophonistes, d’ORL et j’ai trouvé cela vraiment très enrichissant. Cela permet aussi de constater qu’on n’est pas les seuls à faire du bon travail : il y en a beaucoup d’autres ici, qui se donnent du mal pour faire de belles choses !

AuditionSolidarité en un mot ?

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KHM