Quatre axes prioritaires pour la stratégie nationale de santé 2017-2022 (SNS)

Politique de Santé


La stratégie nationale de santé (SNS) a été dévoilée le 18 septembre et comprend quatre axes de travail prioritaires. Elle donnera lieu à de vastes concertations pendant l’automne avant son adoption d’ici la fin de l’année, annonçait en conférence de presse la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.

Quatre axes prioritaires pour la stratégie nationale de santé 2017-2022 (SNS)

Cette stratégie quinquennale, tracée pour la période 2017-2022, se déploiera selon quatre grands axes : la prévention et la promotion de la santé ; la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé ; la nécessité d’accroître la pertinence et la qualité des soins et enfin, l’innovation.
L’objectif de cette stratégie est « de donner de la lisibilité, de la cohérence à l’action collective de tous les ministères », expliquait Agnès Buzyn. La SNS permet en effet de définir une vision partagée par l’ensemble des acteurs et de piloter l’avancement des chantiers prioritaires. Elle a vocation à donner un cap, qui guidera la mise en place des politiques de santé et l’élaboration de mesures concrètes.

La ministre des Solidarités et de la Santé a demandé aux directeurs du ministère de la Santé de lancer une large concertation notamment auprès des principales organisations syndicales et professionnelles, des établissements de santé, des élus ainsi que des représentants des usagers et des aidants. Jusqu’à la mi-octobre, ils recueilleront leurs attentes et leurs propositions sur quatre thèmes prioritaires définis par Agnès Buzyn :

  1. La prévention et la promotion de la santé, tout au long de la vie et dans tous les milieux

C’est une ambition forte portée par le Premier ministre et le Président de la République, précise le ministère. Les principaux objectifs portent sur la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique, la prévention des maladies infectieuses, la lutte contre les conduites addictives, la promotion de la santé mentale, d’un environnement et de conditions de travail favorables à la santé, l’amélioration du dépistage et la prévention de la perte d’autonomie. Une attention particulière sera apportée aux enfants et aux jeunes.

Pour ce premier objectif, la ministre souhaite développer des dispositifs permettant de renforcer l’implication des médecins libéraux autour de rémunérations attractives, dans le cadre d’accords conventionnels. Elle estime nécessaire de reconnaître « le temps d’éducation à la santé » en instaurant des consultations consacrées à l’adolescence ou à l’éducation sur certaines maladies transmissibles. « Il faut faire évoluer les modes de rémunération en y introduisant certaines notions sur la qualité, la prévention ou la pertinence des soins », a souligné la ministre. À noter que certains dispositifs favoriseront également « l’accompagnement des maladies chroniques, les actions de vaccination et de dépistage […] avec une attention particulière pour les publics précaires et les enfants. »

  1. La lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé

L’objectif est de passer d’une approche en silo à une approche centrée sur les besoins des patients, avec des parcours organisés au niveau du territoire. Ce second axe consistera à passer « à un système mieux organisé au niveau du territoire, et centré sur les besoins et le vécu des patients », a poursuivi la ministre. Il s’agit de « lutter contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à une offre de santé de qualité », en renforçant les liens entre les acteurs et en amplifiant cette transversalité. La ministre présentera en octobre un plan d’accès aux soins, qui sera ensuite complété. 

  1. La nécessité d’accroître la pertinence et la qualité des soins

La ministre souhaite une réflexion sur l’évolution de la tarification à l’activité qui prenne davantage en compte les parcours, la qualité et la pertinence des soins et des actes. La formation des professionnels est un second levier indispensable pour développer cette culture et ce souci permanent de la qualité.

  1. L’innovation

Organisationnelle, médicale, technologique ou numérique, l’innovation doit être mise au service de tous et répondre aux besoins prioritaires en santé, précise le ministère. Cette démarche favorisera une meilleure association des patients, des usagers et des professionnels qui sont les premiers concernés par ces évolutions, par exemple en matière de télémédecine ou d’objets connectés. Des crédits spécifiques permettront de repérer et de sélectionner très tôt les projets à fort potentiel. Ce troisième axe consacré à « l’innovation pour la transformation de notre système de santé, en s’appuyant sur les professionnels et en réaffirmant la place des usagers » (…) nécessite de travailler, selon la ministre, sur « les compétences métiers et sur le mode de gouvernance de l’innovation ». Pour elle, les innovations numériques, techniques et organisationnelles en santé constituent un enjeu important pour « l’accélération du virage ambulatoire, la qualité du suivi des patients chroniques ou le partage de l’information par les acteurs du système de santé ».

Quel planning pour la mise en place de la stratégie nationale de santé ?

Entre octobre et novembre 2017, une vaste concertation pour définir les grandes orientations se déroulera. Ainsi, dès à présent et jusqu’à la mi-octobre, les directeurs du ministère de la Santé rencontreront les principaux représentants du secteur de la santé, des élus et des usagers pour recueillir leurs attentes et leurs propositions autour des quatre thèmes prioritaires. Un premier projet de stratégie sera rédigé à l’issue de ces rencontres.
En novembre, le projet de stratégie sera mis en ligne pour donner la possibilité aux Français de réagir, de faire des propositions et de partager leurs expériences de terrain.
En décembre, le Premier ministre réunira un Comité interministériel de la Santé pour acter le contenu de la stratégie nationale de santé. Un décret officialisera la stratégie nationale de santé fin 2017.
Mise en œuvre : au premier semestre 2018, la stratégie nationale de santé sera mise en œuvre dans les territoires via des projets régionaux de santé définis par les Agences régionales de santé. Les priorités de la stratégie trouveront ainsi une application concrète et adaptée aux caractéristiques de chaque territoire.

Le principe d’une stratégie nationale de santé a été posé à l’article 1er de la Loi du 26 janvier 2016 de « modernisation de notre système de santé », et son élaboration encadrée par un décret publié fin novembre 2016.

La rédaction