L'Unsaf porte ses arguments auprès de la Ministre sur l'avis de l'ADLC

Autorité de la concurrence

Le président du Syndicat national des audioprothésistes, Luis Godinho assistait lundi 30 janvier, en tant que membre de l’UNPS (Union nationale des professions de santé), aux vœux de Marisol Touraine adressés aux personnalités du secteur de la santé. Un événement qui se déroulait entre autres, en présence de Pascale Boistard, Secrétaire d’État chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, mais également du directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel.

L’Unsaf porte ses arguments auprès de la Ministre sur l’avis de l’ADLC

Ce dernier avait apporté l’an dernier un fort soutien au secteur de l’audioprothèse en déclarant notamment : « l'UNCAM est intéressée par vos réflexions sur l'amélioration de l'accès aux soins des patients pour les audioprothèses et nous sommes prêts à travailler avec vous en ce sens. (…) ».

« Dans ce cadre, j’ai eu l’occasion d’avoir un échange avec Madame Touraine et Monsieur Revel, explique Luis Godinho qui détaille : J’ai également eu connaissance de l’entretien qu’a sollicité pour le vendredi 3 février, Madame Isabelle De Silva, Présidente de l’Autorité de la concurrence. Ces voeux ont été pour moi l’occasion de revenir avec eux sur le fait que l’Autorité avait lancé une enquête sur le secteur sur des présupposés (rentes et marges excessives) qu’elle n’a finalement pas trouvés. Au contraire, détaille Luis Godinho, elle a constaté que le maillage territorial était satisfaisant, que la structure de marché favorisait la concurrence, que les prix étaient comparables voire inférieurs – pour les produits haut de gamme – aux autres pays européens. Aussi, plutôt que d’admettre que l’anomalie française réside dans le faible remboursement et de ce fait que la solution ne se trouvait pas entre les mains de l’ADLC, mais plutôt dans celles des autorités de santé, elle a voulu, à notre avis, justifier l’existence de son enquête en proposant la suppression du numerus clausus et un découplage qui n’existe nulle part ailleurs en Europe. », souligne-t-il.
« L’ADLC avait elle-même rappelé les limites de la concurrence en santé, la spécificité des missions de santé et le fait que l’intervention de l’État devait demeurer la règle. Pourtant, nous avons tout de même eu cet avis très étonnant, qui fragilise les mécanismes de solidarité, abîmant la "mutualisation" des coûts et qui pousse à "une individualisation des prix en fonction de la demande de suivi". Un avis qui pénaliserait finalement ceux qui ont le plus besoin de suivi. Cela, nous le refusons, réaffirme Luis Godinho. Alors que la prise en charge des audioprothèses fait partie des débats à l’élection présidentielle, j’ai pu exprimer à la Ministre et à Monsieur Revel mon souhait de voir les dossiers de santé traités par les autorités en charge de la santé et non sous l’angle seulement concurrentiel. J’ai de ce fait proposé encore une fois qu’alternativement aux deux préconisations de l’ADLC, l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) soit saisi pour avis sur la question du numerus clausus. Mais aussi, pour ce qui est de la pertinence du découplage, de saisir pour avis les institutions en charge de la santé pour étudier les effets avantageux et désavantageux du dispositif. Pour nous, il est important qu’aucune décision ne soit prise sur la seule foi de l’avis de l’Autorité de la concurrence. Nous avons été écoutés et j’espère que nous avons été entendus », conclut Luis Godinho.

La rédaction