La HAS dévoile ses recommandations pour la téléaudiologie

Télésoin

Le 18 mars 2021, la Haute autorité de santé a présenté son rapport concernant le télésoin. Intitulée « Qualité et sécurité du télésoin : bonnes pratiques pour la mise en œuvre », il vient compléter la précédente fiche de septembre 2020, sur les critères d’éligibilité au télésoin. Le SDA a par ailleurs tenu à féliciter la HAS pour ses recommandations concernant la téléaudiologie.

Publié le 29 mars 2021

La HAS dévoile ses recommandations pour la téléaudiologie

La HAS a tout d’abord rappelé la réglementation ainsi que les prérequis, afin de permettre le bon déploiement de ce système. L’institution rappelle l’importance du respect des règles d’exercice de chaque profession, de la déontologie (pour les professions disposant d’un code de déontologie), des règles de bonnes pratiques de la profession, et du respect de la confidentialité des données médicales. La Haute autorité conseille aux professionnels de prévoir des plages dédiées au télésoin, des locaux adaptés et des matériels et équipements adaptés et sécurisés. Concernant les audioprothésistes, la loi rappelle que l’exercice professionnel doit avoir lieu dans un local insonorisé avec un audioprothésiste diplômé. Le Syndicat des audioprothésistes (SDA) considère que l’essentiel de l’exercice n’est donc pas éligible au télésoin. La téléaudiologie pose la double question du suivi des appareillages à distance par un audioprothésiste, et de la possibilité de regrouper le suivi des appareillages depuis un même centre. Au cours des auditions, le SDA et le Syndicat national des entreprises de l’audition (Synea) ont exprimé des avis différents sur le sujet.

 

En effet, le SDA estime que « pour ne pas entraîner de dégradation de la qualité de service, le télésoin doit rester une option d’exercice à l’initiative du professionnel de santé qu’est l’audioprothésiste diplômé. Selon l’article L4361-1 du code de la santé publique, c’est à lui seul qu’est confiée la responsabilité du choix d’adaptation de l’équipement et de suivi des réglages. C’est donc à lui d’estimer si le télésoin, au cas par cas, est une solution adaptée au patient qu’il appareille et accompagne. »
Le SDA insiste sur le libre choix du patient, notamment la possibilité de refuser ce mode de suivi. « C’est d’autant plus important que plusieurs études montrent un lien évident, en matière d’aides auditives, entre qualité du suivi et observance thérapeutique. Or, si le suivi à distance est perçu comme un choix imposé, c’est forcément la qualité d’accompagnement qui s’en ressentira. C’est bien ce que dit le projet d’arrêté sur le télésoin qui devrait paraître bientôt : le recours au télésoin relève d’une décision partagée du patient et du professionnel réalisant le télésoin », a précisé le SDA. Pour ce dernier, le développement régulé du télésoin ne peut se mettre en place qu’au prix du respect de ces deux conditions.

 

De son côté le Synea est tout à fait favorable au télésoin. Il considère notamment que « la contrainte de présence physique de l’audioprothésiste doit être levée pour permettre la réalisation de certains actes en dehors du Centre auditif. Des tests auditifs à distance, des réglages à distance, des prises d’empreintes à distance et des diagnostics à distance du bon fonctionnement des appareils peuvent aujourd’hui être réalisés à distance grâce aux nouvelles technologies, mais demandent une modification de la règlementation pour être autorisés. » Pour le Synea, la réglementation doit absolument évoluer pour d’une part relever le défi majeur que représente l’équipement auditif des personnes dépendantes, et d’autre part améliorer le service et l’accessibilité pour tous les malentendants.

 

La HAS souligne aussi que les professionnels de santé sont aussi incités à « évaluer » la pertinence de recourir au télésoin avec leurs patients, via notamment l’évaluation des pratiques professionnelles. « Le recours au télésoin relève d’une décision partagée du patient et du professionnel qui va réaliser le télésoin », précise-t-elle. Pour cela, l’information du patient et le recueil de son consentement doivent être réalisés avant et tracés dans son dossier médical. Le professionnel « doit s’assurer de la pertinence de réaliser un soin à distance » en fonction de plusieurs critères, comme la situation clinique du patient, la capacité du patient à communiquer à distance et à utiliser les outils technologiques, les facteurs physiques, psychologiques, socioprofessionnels, familiaux ou encore la nature du soin.

 

Lucile Perreau

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