Risque accru de démence en cas de perte auditive et visuelle

Perte sensorielle

Un article de recherche publié le 7 juillet 2020 sur le site de l'Association Alzheimer aux États-Unis révèle que les personnes souffrant d’une perte d’audition et de la vue (ou d’une autre double perte de sens) courraient un risque considérablement accru de démence.

Publié le 22 juillet 2020

Risque accru de démence en cas de perte auditive et visuelle

La déficience auditive et visuelle sont courantes chez les personnes âgées (environ 33% des 70 ans et plus sont atteints de déficience auditive, et 18% touchées par une déficience visuelle.) La déficience sensorielle est associée à un risque accru de mortalité, de déficience cognitive, mais aussi de démence. La plupart des études se concentrent sur les déficiences auditives et visuelles de façon individuelle, de ce fait, l’impact d’une déficience auditive et visuelle combinée (ou une autre déficience sensorielle double) sur le risque de démence, n’est pas clair.

Certaines études n’ont trouvé aucun risque supplémentaire, cependant, de récents travaux ont indiqué un risque accru et graduel de démence, en fonction du nombre de pertes sensorielle. En effet, contrairement à un patient souffrant d’une seule déficience, la double perte sensorielle semble donc grandement augmenter, le risque de déficience cognitive et de démence. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour quantifier les effets des déficiences auditives et visuelles concomitantes sur le risque de démence. Peu d’études ont caractérisé spécifiquement l’impact sur le risque de démence en utilisant une conception d’étude prospective avec une vérification rigoureuse de la démence et de ses principaux sous-types : la maladie d’Alzheimer et la démence vasculaire.

Résultats
L’état de démence a été déterminé à l’aide de critères standardisés. Les modèles de Cox ont été utilisés pour estimer le risque de démence associé au nombre de déficiences sensorielles (aucune, une ou deux).
La double perte sensorielle était significativement associée à un risque plus élevé de démence (rapport de risque = 1,86 ; intervalle de confiance à 95% = 1,25 à 2,76) et à la maladie d’Alzheimer (rapport de risque = 2,12 ; intervalle de confiance à 95% = 1,34 à 3,36). Individuellement, seule une déficience visuelle était indépendamment associée à un risque accru de démence toutes causes confondues (rapport de risque = 1,32 ; intervalle de confiance à 95% = 1,02-1,71).
La double perte sensorielle augmenterait donc bien le risque de démence, et plus principalement de la maladie d’Alzheimer. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer si les traitements peuvent modifier ce risque.

L’étude d’origine a été conçue comme un essai pour déterminer l’efficacité du Ginkgo biloba dans le cadre de la prévention de la démence chez les personnes âgées. Bien que les résultats de cette dernière aient été négatifs, les données servent de plateforme utile pour aborder d’autres questions scientifiques chez les personnes âgées liées à la cognition et de la démence. Les comités d’examen institutionnels de toutes les universités impliquées dans l’étude ont approuvé le protocole de l’étude, tout comme les “National Institutes of Health”.

Lucile Perreau