[Espagne] Comment les audioprothésistes assurent un service minimum malgré les inquiétudes ?

Tour d'Europe du confinement

Joan Ros est audioprothésiste à Barcelone. Comme en France, il continue son activité en service minimum. Protections, type de patients et surtout peur de l'avenir, il raconte son quotidien au correspondant d'Audio Infos en Espagne. 

Publié le 27 mars 2020

[Espagne] Comment les audioprothésistes assurent un service minimum malgré les inquiétudes ?

Joan Ros travaille avec un masque et des gants qu’il change régulièrement. Comme en France, personne de l’administration espagnole ne lui a fournis, ils proviennent de sa réserve personnelle qu’il a conservé, son pays ne connaissant pas la pénurie de masques pour les soignants rencontrées en France. Il effectue les urgences à domicile car le confinement est encore plus important pour les personnes âgées. Il sait que les cas graves sont plus nombreux à des âges avancés, où la majorité des patients des services auditifs sont concentrés. Il sait aussi que cela fait de son secteur professionnel l’un des plus touchés de l’économie. “Nous sommes des établissements de santé qui fournissent des services et nous ne sommes pas classés comme des établissements à fermeture forcée. Cependant quand il s’agit de demander de l’aide, cela devient plus difficile pour nous”, se plaint-il.

Il s’inquiète pour son avenir. Pour l’instant, l’audioprothésiste espagnol estime que les procédures à appliquer pour demander des garanties à l’état espagnol dans le but d’obtenir des crédits, comprennent une trop longue liste de documents et d’exigences. Il voudrait que “des moyens d’accélérer tous les processus doivent être urgemment activés”.

“Si je dois payer les cotisations de sécurité sociale et les droits des indépendants, je n’ai pas d’autre choix que d’avoir recours au chômage” explique Joan Ros.

Comme en France, l’état espagnol a pour l’instant proposé de retarder le versement des cotisations sociales. Il estime que ce n’est pas une bonne solution, parce que “dans les mois suivants, nous aurons le double de versement à effectuer “. Une solution consisterait à avancer les vacances et arrêter l’activité, comme cela a été fait dans d’autres activités professionnelles. Cette solution ne lui semble pas non plus être une issue : «Les gens ont besoin d’entendre, ils ne peuvent pas être laissés sans aide dans ces moments difficiles où entendre est l’un des sens avec lesquels nous communiquons avec la famille et son environnement ».

 

José Luis Fernández (Audio Infos Espagne)

 

Dans la même rubrique