Le traitement du son dans le cerveau affecté dès une perte légère de l'audition

Etude

La surdité chez l’enfant entraine des modifications dans la manière dont le cerveau traite les sons. Une étude révèle que ces modifications s’appliquent également aux enfants souffrant de perte auditive légère à modérée.

Publié le 17 octobre 2019

Le traitement du son dans le cerveau affecté dès une perte légère de l’audition

La structure et la fonction du cortex auditif se développent durant l’ensemble de l’enfance en fonction de l’exposition aux sons. Pour un enfant sujet à des troubles profonds de l’audition, son système auditif subit une réorganisation fonctionnelle, lui permettant de mieux afin de mieux répondre à un autre stimuli (visuel par exemple). Si les changements de traitements du son étaient connus pour les pertes importantes de l’audition, ces effets étaient jusque-là bien moins connus pour les enfants souffrant de perte auditive légères à modérées. Une étude, publiée sur le site de l’Université de Cambridge, à été réalisée par une équipe de chercheurs et dirigée par Lorna Halliday, membre de l’unité de cognition et de sciences du cerveau du MRC de l’Université de Cambridge. Pour cette étude, les réponses cérébrales de 46 enfants souffrant de pertes auditives légères et modérées ont été collectées à l’aide d’un casque électroencéphalogramme. Les enfants ont été séparés en deux groupes par rapport à leur catégorie d’âge : le premier groupe rassemble les enfants de 8 à 12 ans, le second ceux entre 12 et 16 ans. Les résultats montrent que le groupe rassemblant les plus jeunes enfants obtient des réactions cérébrales similaires aux autres enfants ayant une audition normale. En revanche, les réponses cérébrales du groupe d’enfant plus âgé ayant une perte auditive sont plus faibles que celles d’enfants ayant une audition normale. Les chercheurs ont entrepris une deuxième série de tests, six ans plus tard sur une partie de groupe de jeunes enfants participants à l’étude originale. Les résultats ont révélé des réponses cérébrales différentes. Les réponses présentes de la première étude avaient soit disparu, soit diminués progressivement avec l’âge de l’enfant. Les pertes auditives ne s’étant pas aggravées entre ces deux études, les résultats suggèrent une réorganisation fonctionnelle du traitement du son.

« Les enfants malentendants ont tendance à avoir de moins bons résultats que leurs pairs en termes de développement du langage et de performance scolaire. Détecter plus tôt, même légèrement, une déficience auditive pourrait conduire à une intervention plus précoce qui limiterait ces changements cérébraux et augmenterait les chances de développement d’un langage normal pour les enfants. ». Pour Lorna Holliday, ces résultats pourraient avoir des conséquences sur la manière dont les bébés sont dépistés concernant une perte de l’audition et sur la manière dont le professionnel de santé peut gérer les pertes auditives légères à modérées.

Antoine ERICHER

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