Nouvelle mise en cause du conventionnement d’un réseau de soins

Le SDA se pose des questions sur la qualité des soins prodigués chez les audioprothésistes qui auront signé ce conventionnement Kalixia et s’interroge pour savoir si « l’accès universel au 100 % santé est entravé ».

En effet, le SDA s’attarde sur le « dossier complexe de 35 pages d’exigences et obligations diverses presque toutes à la charge des professionnels », dont les coûts supplémentaires ne seraient compensés par aucune contrepartie, autre que de garantir aux patients la prise en charge du ticket modérateur global, Assurance maladie et complémentaire. Il revient sur les constats de l’IGAS dans un rapport de 2017 qui indiquaient que « la relation contractuelle entre les plateformes et les professionnels de santé est (…) déséquilibrée. En plus d’être conclues sans aucune négociation (…), ces conventions comportent une très forte asymétrie des droits et obligations réciproques », et cela au détriment des professionnels de santé, est-il ajouté.

 

Mais le SDA s’insurge plus spécifiquement sur un paragraphe de l’appel à proposition mentionnant « qu’à partir de la 2ème année après la délivrance de l’appareil auditif, les séances de contrôles, réalisables par l’assistant audioprothésiste une fois sur deux, intégreront les vérifications prévues par la réglementation en vigueur ». Le SDA dénonce que « les utilisateurs du réseau Kalixia n’auraient donc droit au « savoir-faire de l’audioprothésiste » qu’une fois sur deux ! Kalixia propose un suivi intermittent par les professionnels de santé que sont les audioprothésistes, alors même que le « 100 % santé » se met en place pour permettre une meilleure prise en charge des personnes ayant des problèmes d’audition ».

 

Le SDA en conclue donc que « les termes du contrat Kalixia Audio laissent donc à penser que les obligations et coûts supplémentaires exigés de ses futurs adhérents le seraient au détriment de la qualité des soins offerts aux patients, seule variable d’ajustement dans un contexte tarifaire fortement contraint par les pouvoirs publics ».

 

Ce nouvel épisode est une nouvelle fois l’occasion pour les organisations professionnelles d’audioprothésistes de dénoncer le diktat des réseaux de soins, contraignant les patients à s’adresser à « un oligopole de 4 ou 5 réseaux de soins » sans pouvoir exercer leur libre choix parmi les 4 000 audioprothésistes exerçant dans plus de 5 000 centres auditifs. Le syndicat en profite pour demander aux autorités publiques et aux organismes de régulation que « l’accès universel au « 100 % santé » en audioprothèse ne soit pas entravé par l’action des réseaux de soins ».

 

Nathalie Bloch-Sitbon