Le SYNEA s’inquiète de la politique de remboursement des Complémentaires Santé pour la Classe 2

Rappelant les efforts de tous les acteurs de l’audio pour réussir à mettre en place la réforme, le SYNEA regrette cette inégalité de traitement mise en place par ces complémentaires pour des raisons financières. « Cette approche mettra à mal l’image de la réforme et mettra à risque sa réussite », insiste le syndicat dans un communiqué.

Le SYNEA tire la sonnette d’alarme car « la prise en charge des malentendants ne doit pas être la variable d’ajustement de la réforme du 100% Santé. L’inégalité de traitement des classes 1 et 2 par les Complémentaires Santé va à l’encontre des principes de la réforme 100% Santé », précise le syndicat. En effet, « l’Assurance Maladie Obligatoire a choisi de rembourser de la même façon la Classe 2 et la Classe 1, montrant ainsi clairement qu’elle considère les appareils de Classe 2 comme une réponse à des enjeux de santé. Ce ne sont pas des produits de luxe ou de confort ».

 

Le syndicat demande une équité entre les patients, les produits de classe 2 correspondant à des niveaux de sophistication technologiques supérieurs qui permettent de traiter des situations médicales plus complexes. « Les patients nécessitant ces équipements sont pénalisés alors qu’ils subissent un handicap auditif supérieur. Dans les faits, ce seront souvent aussi les plus démunis, conduisant à l’inverse de l’objectif, maintes fois affirmé, de meilleure accessibilité », souligne le SYNEA.

Pour le syndicat, cette politique des complémentaires influe également sur le libre choix des patients : « un remboursement inférieur des prestations de la Classe 2 pèsera sur le choix de l’assuré, qui décidera sur un critère financier au lieu de choisir en fonction de sa réalité médicale ».

Le SYNEA rappelle que l’accord sur le 100% audiologie prévoit un équilibre entre le poids des classes 1 et 2, accepté par toutes les parties. « Un remboursement réduit de la Classe 2 par rapport à la Classe 1 conduira nécessairement à une augmentation forte de la classe 1, contraire à l’esprit de cet accord », indique le syndicat.

 

Mais selon lui, l’inégalité de traitement des classes 1 et 2 par les complémentaires Santé est dangereuse médicalement car il est important que chaque malentendant ait accès à une réhabilitation auditive optimale et porte son aide auditive suffisamment longtemps, chaque jour, pour en tirer tout le bénéfice. « La politique de certaines Complémentaires Santé va pousser des malentendants vers des appareils auditifs inadaptés. Il serait regrettable qu’une réforme qui vise à un meilleur accès à l’appareillage auditif conduise à une régression en matière de satisfaction des patients et d’observance », précise le SYNEA qui craint également que la stratégie de ces complémentaires ait un impact économique majeur sur le métier de l’Audioprothèse et de ce fait, induise un risque de réduction de l’offre de soins.

 

Après avoir précisé les quelques économies dont bénéficieront les complémentaires, le SYNEA conclut que ces organismes « seraient alors les seuls acteurs à ne pas faire d’effort financier dans cette réforme » !

 

Nathalie Bloch-Sitbon