L’UNSAF réaffirme sa position contre la démédicalisation du déficit auditif

Si le Syndicat des audioprothésistes (UNSAF) plaide vigoureusement pour la rénovation du cadre déontologique et de la formation des audioprothésistes, il explicite que « la prescription médicale de l’appareillage auditif n’a jamais fait débat à l’UNSAF. L’UNSAF a toujours œuvré contre la démédicalisation du déficit auditif ».

Le syndicat rappelle le contenu d’un communiqué du 27 septembre 2012, où on peut notamment lire que « Ne pas consulter un médecin, c’est encore prendre le risque de complications aux conséquences plus importantes. […] Voilà pourquoi seul un médecin est habilité à évaluer l’audition et la nécessité du port d’un appareil auditif. Un dispositif médical actif nécessite une prescription médicale préalable et l’intervention obligatoire d’un audioprothésiste diplômé d’Etat, seul habilité, au sens de l’article L. 4361‐1 du Code de la santé publique, pour procéder à l’appareillage des déficients de l’ouïe. »

Le 9 décembre dernier, le SNORL avait rendu public un communiqué intitulé « Le SNORL ne veut pas d’une médecine sans médecin », faisant référence à l’interprétation du communiqué du 3 décembre de l’UNSAF. Le SNORL s’inquiétait d’une éventuelle substitution de l’audioprothésiste à l’ORL dans le cadre d’un changement du rôle de l’audioprothésiste et par le biais d’une nouvelle formation.

La surdité est un symptôme, qui s’intègre dans des maladies qui peuvent toucher des patients de tous les âges, du nouveau-né au quatrième âge. Il existe des dizaines d’étiologies, les personnes atteintes ont chacune leur vécu, leurs antécédents, leurs attentes. Le SNORL rappelle que « seule l’expertise médicale et chirurgicale de l’ORL permet cette évaluation pour chaque patient. Le traitement, quel qu’il soit, ne devrait jamais être plus important qu’une démarche médicale rigoureuse pour aboutir à un diagnostic correct. De plus, un bilan initial incomplet/erroné peut avoir de graves conséquences sur le devenir des patients, notamment en cas de pathologie tumorale ou évolutive. […] Cette expertise est et doit rester exclusivement médicale. Toute autre filière s’apparenterait à un exercice illégal de la Médecine ».

Rappelant son attachement à la mise en œuvre efficace de la réforme du 100% santé auditive, le SNORL à préciser qu’il participait aux réflexions menées par le CNP d’ORL et le CMG pour permettre à des médecins généralistes de se former aux troubles de l’audition, en particulier des personnes âgées, pour faciliter dans les territoires en déficit d’ORL la démarche diagnostique et thérapeutique de la surdité liée à l’âge. Le communiqué du SNORL souligne « qu’en médecine, le prescripteur est toujours séparé du vendeur, que ce soit pour les médicaments ou pour les dispositifs médicaux. Il est inenvisageable de considérer que la surdité ne serait pas une maladie comme les autres et de libéraliser la filière auditive en donnant aux audioprothésistes la possibilité d’évaluer le niveau d’audition sans diagnostiquer l’étiologie des surdités et de vendre les appareils auditifs ». Il conclut que si des tensions liées à la démographie médicale sur certains territoires, justifient une réflexion, « ces tensions ponctuelles ne justifient en aucun cas de pénaliser les patients en les faisant sortir d’une filière médicale pour s’engager dans une logique commerciale ».

 

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