Statistiques Drees 2017 : Moins d’ORL, plus de femmes

Un homme âgé de plus de 53 ans travaillant à Paris, et exerçant en libéral. Ce profil de l'ORL-type est sans doute caricatural, mais témoigne tout de même d’une certaine réalité qui pourrait évoluer dans les années à venir. 
Au 1er janvier 2017, la Drees recensait 3 058 ORL. Un nombre en légère baisse par rapport à la même période l’année dernière : ils étaient alors 3 076 praticiens. Les ORL représentent un peu plus de 2 % de tous les spécialistes confondus (hors généralistes) ; à titre de comparaison, ils sont cinq fois moins nombreux que les psychiatres (15 307).
Les chiffres recueillis par la Drees renseignent également de l’âge moyen du médecin ORL, 53,2 ans, qui demeure inchangé pour la troisième année consécutive. 651 médecins ORL ont entre 60 et 64 ans, soit un cinquième de la profession, ce qui constituent la tranche d’âge la plus importante (cf. pyramide des âges), et moins de 19 % des ORL n’ont pas encore 40 ans. Des données qui s’affinent lorsque l’on compare les résultats relatifs aux hommes et aux femmes. L’âge moyen d’un ORL est de 56 ans pour les hommes et de 46 ans pour les femmes. Une nette différence qui pourrait annoncer un changement profond au sein de la profession.


Une parité à venir
Avec 2 295 ORL soit 75 % de la population étudiée, la profession demeure majoritairement masculine. Le ratio reste lui aussi identique aux années précédentes. À noter que 50 % d’entre eux choisissent d’exercer en libéral, 32 % en mixte et 16 % en milieu hospitalier.
Les femmes représentent donc le quart de la profession (763 ORL), et choisissent à l’inverse d’exercer en majorité en milieu hospitalier (39 %). Le tiers d’entre elles préfèrent l’exercice libéral et 24 % adoptent un système mixte.
Il faut observer les effectifs des ORL de moins de 40 ans, pour constater une parité manifeste et détecter une future transformation radicale. 155 praticiennes sont dans cette tranche d’âge (soit 20 % de l’ensemble des femmes de la profession). En revanche, chez les hommes, ils sont 151 dans cette catégorie (6 % des effectifs masculins). La parité est déjà une réalité chez les praticiens les plus jeunes, et si le ratio reste constant, la tendance pourrait s’inverser, et la profession se féminiser au fil des années à venir.

Autre évolution intéressante : la migration vers l’hôpital et la chirurgie. En effet, plus les années passent et plus le nombre d’ORL en libéral diminue (- 12 % depuis 2013). Dans les hôpitaux, les ORL se tournent de plus en plus vers la chirurgie et délaissent les autres sous-spécialité, comme l’audiophonologie (à ce sujet, lire les interviews des Drs Jean-Michel Klein, p. 14 et Yannick Lerosey p.38 dans le prochain numéro d'Audiology ). Une situation qui pose des problèmes pour la prise en charge de certains actes, mais qui pourrait trouver une réponse dans la réingénierie de la formation des audioprothésistes.

Inégalités géographiques
La Drees se penche également sur la densité des ORL. Une façon de se rendre compte des régions plus ou moins bien pourvues en spécialistes et de cibler les déserts médicaux. L’institut statistique évalue en France à 4,6 le nombre moyen d’ORL pour 100 000 habitants (voir carte). À titre de comparaison, la Drees dénombre plus de 65,7 pédiatres ou encore 0,8 neurochirurgien pour le même nombre d’habitants. Comme souvent les disparités géographiques sont légions. La densité est à titre d’exemple de 1,3 ORL dans le département de la Lozère (48), de 2,7 dans le département du Cantal (15), de 7,1 dans les Hautes-Alpes. Paris reste indétrônable avec une densité plus de 14 ORL pour 100 000 habitants.

 

Pour une analyse détaillée des statistiques de la Drees concernant les audioprothésistes, consultez notre article sur notre site : http://bit.ly/2j7XwTy

 

Kessy Huebi-Martel