Un député dénonce le manque d'insertion des sourds et malentendants, en signant son discours

Politique


Ce mardi 28 mai 2019, un député a utilisé la langue des signes française dans l'hémicycle pour porter la voix des personnes sourdes et malentendantes. Il dénonce le manque d'insertion qui leur est réservé en France.

Un député dénonce le manque d’insertion des sourds et malentendants, en signant son discours

Le député de la France Insoumise Loïc Prud’homme a interpellé hier mardi 28 mai 2019, Sophie Cruzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, pour l'alerter sur la situation des personnes sourdes et malentandes. La Fédération Nationale des Sourds de France a félicité cette initiative : "c’est la première fois qu’un député signe dans l’hémicycle".

En utilisant le langage des signes français (LSF), le député de Gironde a fait une apparition très remarquée. Ce dernier a vivement pointé du doigt les carences de l’Etat concernant l’insertion des citoyens sourds et malentendants. « Que fait votre gouvernement, que fait la République pour l’insertion des citoyens sourds ? Depuis 15 ans, depuis la loi de 2005, rien ne se passe », a-t-il signé et dénoncé. Le 11 février 2005, la loi °2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées avaient été largement accueillie par les associations de personnes sourdes, malentendantes, devenues sourdes et de leurs familles. Celle-ci étudie entre autres la notion de handicap, de prévention, énonce le principe de compensation, prévoit l'accessibilité partout, à l'école, au travail, dans la société, précise les droits, crée les MDPH et confirme la citoyenneté et la participation sociale des personnes handicapées.

« Je m'excuse auprès de nos 400 000 citoyens et citoyennes qui signent pour l'imperfection de ma maîtrise de la langue des signes. Pour autant, j'ai fait en quelques jours plus d'efforts que votre gouvernement depuis deux ans » a ensuite accusé à voix haute Loïc Prud’homme. Si ce dernier estime que l’accessibilité des personnes en situation de handicap a progressé, il juge que les réponses apportées par le gouvernement en matière de réponses et d’aménagements pour les sourds et malentendants restent invisibles. Il déplore notamment « l’absence de réel choix d’un enseignement en langue des signes» ainsi que « l’absence d’alternative présentée aux parents, hormis la pose d’implants pour les jeunes enfants ». Pire, il estime que pour se faire comprendre, « il est plus facile d'être un touriste anglophone qu'un citoyen français sourd ». Loïc Prud’homme juge qu’il est « indispensable de développer la pratique de la langue des signes pour les agents publics ainsi que la traduction des services publics en ligne ».

Selon la Fédération Nationale des Sourds de France, la France compterait environ 300 000 personnes atteintes de surdité totale. Seulement un tier d’entre elles parlerait couramment la langue des signes, reconnue comme par le gouvernement par la loi du 11 février 2005.

T.V