Dépendance : le coût de la prise en charge pourrait doubler en part de PIB d’ici à 2060

Dans le cadre d’un exercice général de projection des dépenses de protection sociale à l’horizon 2060 mené sous l’égide du Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS, 2017), la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a réactualisé ses travaux de projection du compte de la dépendance à l’horizon 2060 publiés en 2014.

Publié le 16 octobre 2017

Dépendance : le coût de la prise en charge pourrait doubler en part de PIB d’ici à 2060

Il ressortait de cette étude que tous financeurs confondus les dépenses de prise en charge des personnes âgées dépendantes représentent 30 milliards d’euros en 2014, soit 1,4 point de PIB (Produit intérieur brut). Plus des trois quarts de ce montant (23,7 milliards d’euros, soit 1,11 point de PIB) sont financés par les Pouvoirs publics. Évaluée dans une optique de surcoût de la dépendance, cette somme recouvre les dépenses de santé, de prise en charge de la perte d’autonomie et d’hébergement.

Selon le scénario de référence choisi pour cette nouvelle étude, la dépense publique en faveur des personnes dépendantes augmenterait très fortement d’ici à 2060 pour atteindre 2,07 points de PIB, et la dépense totale doublerait presque à 2,78 points de PIB. Les plus fortes évolutions seraient observées de 2030 à 2045, pour des raisons démographiques.

Ces projections sont bien plus sensibles aux variantes d’effectifs de personnes âgées dépendantes et aux hypothèses d’indexation du barème des prestations qu’aux scénarios de croissance économique testés. Ainsi, selon le scénario de référence, les écarts de dépense publique à l’horizon 2060 varieraient de -0,22 à +0,18 point de PIB entre les différentes variantes d’effectifs de personnes âgées dépendantes et de plus ou moins 0,11 point de PIB entre les hypothèses extrêmes d’indexation (prix ou salaires).

Une étude de la Drees qui plaide de façon indirecte pour une augmentation du nombre de personnes appareillées et pour une augmentation des remboursements de l’AMO, car comme le soulignaient l’étude de Jean de Kervasdoué et Laurence Hartmann, économistes de la santé : « Le déficit auditif peut précipiter les personnes âgées vers la dépendance. (…) Sans appareillage, le coût du fardeau du déficit auditif s’élèverait à 23,4 milliards d’euros.Le taux réel d’appareillage (recours effectif et utilisation effective des aides) réduit ce fardeau de 30 % et l’appareillage cible (50 % de la population malentendante associée à une observance parfaite) le réduirait de 40 %. »
Des chiffres qui donnent la mesure des coûts évités quand les personnes sont équipées. « Ainsi, si toutes les personnes malentendantes susceptibles d’être appareillées l’étaient effectivement, on économiserait entre 1,7 et 2,1 milliards d’euros desoins. Et, sans inclure les coûts sociaux et le coût de la mortalité prématurée, un euro investi dans l’audioprothèse représente 10,44 euros de coûts évités. »

Référence : Romain Roussel (DREES), 2017, « Personnes âgées dépendantes : les dépenses de prise en charge pourraient doubler en part de PIB d’ici à 2060 », Études et Résultats, n° 1032, Drees, octobre.

GB – Source Drees