Réaction du Synea : Convaincu de la pertinence du paiement forfaitaire, le syndicat reste ouvert au dialogue

Avis de l'Autorité de la concurrence

Dans un communiqué de presse en date du 19 décembre, le Syndicat national des Entreprises de l’Audition (Synea) réagit à son tour à l’avis rendu par l’Autorité de la concurrence le 14 décembre. Le Synea dit regretter que ses arguments sur la pertinence du paiement forfaitaire de l’appareil et des prestations de suivi n’aient pas été davantage entendus. Cependant, le syndicat reste ouvert à la discussion et salue des propositions favorables à la transparence et à la concurrence au service des patients.

Réaction du Synea : Convaincu de la pertinence du paiement forfaitaire, le syndicat reste ouvert au dialogue

 
Dans le détail, le synea explique : « Aujourd’hui, un malentendant, lorsqu’il acquiert une audioprothèse, s’acquitte en même temps d’un forfait couvrant, pour toute la durée de vie de cet appareil – soit 5 à 6 ans – la maintenance et l’ajustement régulier par l’audioprothésiste des réglages à l’évolution de son trouble auditif. Or, parmi les préconisations-phares de l’Autorité de la concurrence, figure celle d’ouvrir la possibilité de dissocier la vente de l’appareil de celle de ses prestations de suivi. Le Synea ne peut que regretter cette proposition :
–        Le paiement au forfait a été retenu par tous les pays européens puisqu’il est le plus cohérent avec la nature opérateur-dépendante de l’audioprothèse ;
–        Le paiement au forfait est plébiscité par les patients. Le Synea rappelle que le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) a explicitement pris position en juin 2016 contre le découplage ; que selon l’étude EuroTrak 2015, 78 % des patients sont satisfaits du système forfaitaire ; et que selon une étude du cabinet Gallileo Business Consulting d’avril 2016, 85 % des malentendants ayant déjà renouvelé leur(s) appareil(s) auditif(s) au moins une fois préfèrent payer un forfait tout compris pour leurs appareils, incluant une disponibilité illimitée de leur audioprothésiste.
–        Enfin et surtout, la dissociation de la vente et du suivi ouvre un risque sérieux de moindre suivi des appareils, auquel cas ces derniers, moins adaptés, seront moins utiles et donc moins portés.
Le Synea souligne donc qu’un patient qui ne porte pas son appareil se trouve dans une situation similaire à un patient non-appareilléet rappelle que la France, grâce au suivi audioprothétique, rendu notamment possible par la forfaitisation, présente aujourd'hui le taux d'observance le plus élevé d'Europe. »
 
« Malgré ces réserves, le Synea prend acte de la proposition de l’Autorité de la concurrence et se tient à la disposition des Pouvoirs publics et des parties prenantes pour discuter la nécessaire refonte de la nomenclature de la Liste des produits et prestation remboursables (LPPR) et les modalités de remboursement. », précise Guillaume Flahault, président du Synea.
 
« Les entreprises de l’audition saluent par ailleurs les autres recommandations de l’Autorité de la concurrence, telles que :
–        Une augmentation raisonnable du nombre des audioprothésistes formés annuellement de façon à répondre aux besoins d’un marché en expansion ;
–        Une campagne d’information du public afin de lever les freins psychologiques qui dissuadent encore trop souvent les malentendants de se faire appareiller ; à ce sujet, le Synea souligne que si, comme le relève l’autorité de la concurrence, 2/3 des malentendants susceptibles d’être appareillés le sont aujourd’hui, alors que la France a l’un des niveaux de remboursement les plus bas d’Europe, cela résulte en grande partie du travail d'accessibilité consenti par la profession – information,  offres 1er prix, facilités de paiement, etc.
–        La mise en place d’un carnet de soins permettant la portabilité des informations liées au trouble auditif et à l’appareillage des patients, et qui aidera à garantir la continuité du service audioprothétique – engagement fort des entreprises du Synea. »
 
« Nous sommes favorables à tout ce qui va dans le sens d’une meilleure transparence de l’offre », conclut Guillaume Flahault, qui aspire à poursuivre les débats à présent lancés.

Le Synea a été créé en 1994. Il regroupe actuellement onze des plus grands acteurs du secteur de la distribution en audioprothèse : Audika, Amplifon, Conversons, Audition Santé, Audition Conseil, Grand Audition, Audionova, Vivason, Entendre, Audio 2000, Krys Audition.

La rédaction