L’Assurance maladie conforte les prises de position de l'Unsaf

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L'Assurance maladie consacre son « Points de repère » du mois de novembre 2016 (n° 47) au marché de l'audioprothèse en 2015.

Au cours de cette année, est-il ainsi indiqué, « 627 000 audioprothèses ont été vendues à 362 000 patients », en grande majorité des appareils de classe D (près de 604 000 unités). La synthèse de l'Assurance maladie revient aussi sur la répartition des ventes en fonction de l'âge : ainsi les personnes âgées de 65 ans et plus représentent plus des trois quarts (77 %) de ces 362 000 ayant fait l'acquisition d'au moins un appareil auditif au cours de l'année 2015.

Dans cette publication, établie à partir des données de la Cnamts, l'Assurance maladie reconnaît toutefois que sa participation sur ce marché est limitée : « avec un marché représentant environ un milliard d’euros, le secteur de l’audioprothèse constitue une dépense de santé significative, mais dont la prise en charge collective est relativement limitée (134 millions d’euros à la charge de l’assurance maladie obligatoire) ». Ainsi, « le coût moyen d’achat d’appareils auditifs est de l’ordre de 2 570 euros par patient avec un reste à charge (avant prise en charge des assureurs complémentaires) de 2 279 euros. »

L'Assurance maladie analyse également l'évolution des dépenses en appareils auditifs depuis 2006. Cette dépense a augmenté de plus de 78 % en 9 ans (+ 6,6 % par an en moyenne). Selon cette analyse, une grande partie de cette croissance est due à un effet de quantité (+ 80 %), c'est-à-dire une simple hausse du nombre d'unités vendues. Cela est causé par l'accroissement démographique (+ 23 %) et parce que les malentendants ont davantage recours à des aides auditives (+ 46 %). « L’effet "recours" est prépondérant notamment pour les personnes de plus de 60 ans qui sont 37 % plus nombreuses à avoir recours à un appareil auditif en 2015 par rapport à 2006 », est-il par ailleurs expliqué dans le document.

Malgré cela, « s’équiper en audioprothèses constitue un investissement non négligeable pour les patients qui ont besoin de tels appareillages », conclut l'étude, qui incrimine notamment une « difficulté d’accès à ces équipements pour les personnes les plus modestes et plus particulièrement chez les personnes âgées qui ne peuvent prétendre au bénéfice de la CMU-C. »

L’Unsaf salue ce constat et se dit prêt à travailler au plus vite avec les Pouvoirs publics

Le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) s'est félicité de la publication de cette étude : « Pour la première fois, des chiffres officiels confortent les données avancées à de nombreuses reprises par l’Unsaf. Ils donnent à voir la réalité d'un secteur devenu crucial au regard du vieillissement de la population et démontrent, à travers les données de renouvellement, l'intérêt médico-économique de la facturation forfaitaire de l'équipement et de l'accompagnement. »

L'analyse de l'Assurance maladie consolide en effet les arguments avancés depuis plusieurs années par l'Unsaf concernant le reste à charge important ou encore concernant les délais de renouvellement (de 5 ans et 5 mois en moyenne) dont les chiffres « viennent confirmer l’efficience de la facturation forfaitaire matériel/prestations », selon l'Unsaf.

« La publication de ces données montre que les Pouvoirs publics prennent actuellement la mesure du potentiel d’efficience de l'audioprothèse en termes de dépenses de soins évitables et de prévention de la dépendance. De tels chiffres plaident indiscutablement pour l'intégration pleine et entière de l'audioprothèse dans le panier de soins pris en charge par la solidarité nationale et pour une amélioration du remboursement de l’audioprothèse par l’Assurance maladie obligatoire. L'Unsaf est plus que jamais prête à ouvrir ce chantier et à travailler dans ce sens avec les Pouvoirs publics et l’Assurance maladie », conclut le communiqué du syndicat.

Consultez l'intégralité du Points de repère n° 47

BS