Damien Passerat (Audition Détente): la peur d'une reprise lente

Reportage

Damien Passerat, audioprothésiste d'Audition Détente à Montpellier, a assuré un service d'urgence pendant le confinement. Néanmoins, il a mis en place un nouveau protocole pour la reprise dès ce lundi.

Publié le 07 mai 2020

Damien Passerat (Audition Détente): la peur d’une reprise lente

« Nous avons installé un plexiglas à l’accueil, prévu du gel hydroalcoolique, rempli des pulvérisateurs de javel pour la désinfection », nous explique-t-il. « Nous avons espacé les rendez-vous d’un quart d’heure supplémentaire pour éviter que les patients ne se croisent et nous laisser le temps de nettoyer. De plus, comme nous avons plusieurs entrées, il n’y aura pas de souci de croisement de patients ».

Damien Passerat a prévu de faire attendre les patients dehors, sauf pour les plus fragiles qui ne supportent pas la station debout qui pourront aller en salle d’attente.

Il a également fait un stock de masques chirurgicaux pour tout le personnel : « ils sont un peu moins invasifs et masquent moins le son. Mais il ne faut pas se leurrer : je l’ai constaté lors des rendez-vous pour les urgences pendant le confinement, les patients entendent moins bien lorsque nous portons un masque. C’est compliqué car si les patients viennent chez nous pour un réglages, c’est qu’ils n’entendent pas bien. Le masque complique la communication : pour certaines informations essentielles, j’ai dû soulever mon masque pour leur parler. Cela va être encore plus compliqué quand les patients viendront nous voir non pas pour une urgence précise mais pour des renseignements ».S’il pense que la distanciation sociale sera bien gérée avec les patients, il émet plus de réserves vis à vis des collaborateurs qui se côtoient toute la journée. « Si maintenir la distance de sécurité sera difficile, le protocole d’hygiène devrait permettre d’éviter toute contagion. Nous avons prévu de tout nettoyer tout le temps, notamment entre chaque patient. Nous n’avions pas toujours ce réflexe d’hygiène qui est devenu indispensable pour la protection des patients. Cette crise va nous faire appliquer des gestes qu’on aurait dû mettre en place plus sérieusement depuis longtemps ».

Il reconnaît également que ce nouveau protocole va leur permettre de recevoir moins de patients et ils devront de plus être plus stricts dans la gestion des rendez-vous : « si on prend du retard, on devra faire moins de tests pour éviter que des patients ne s’accumulent dans salle d’attente ».

 

Si tous les rendez-vous décalés ont été reprogrammés, il craint que pour les personnes venant pour un premier équipement, la peur de la contagion soit un frein de plus. « Je crains une reprise lente », conclut-il.

 

Nathalie Bloch-Sitbon

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