[Italie] Les audioprothésistes italiens à l’heure du confinement

Tour d'Europe du confinement

Depuis le territoire le plus durement touché d'Europe, Claudia Patrone, la rédactrice en chef d’Audio Infos Italie, nous raconte le quotidien des audioprothésistes de son pays.

Publié le 02 avril 2020

[Italie] Les audioprothésistes italiens à l’heure du confinement

Les lois et les directives professionnelles données aux audioprothésistes à travers l’Europe vont de l’utilisation de l’assistance à distance, aux tentatives courageuses de garder les portes des centres auditifs ouvertes, malgré la pénurie de matériel. En tant que points de vente spécialisés dans la vente d’articles médicaux, les centres auditifs sont considérés comme des magasins de première nécessité. En Italie, les centres auditifs peuvent rester ouverts, mais uniquement s’ils remplissent des conditions strictes.

Les restrictions appliquées aux services de santé affectent les audioprothésistes italiens. Ils doivent clairement reporter les visites ou les rendez-vous non urgents (de même que les visites chirurgicales et oncologiques). Mais une possibilité de continuer à rester ouvert à néanmoins été prévue.

 

Effet sur les soins de santé

Dans le secteur de la santé, la dichotomie public-privé est devenue sans objet : ce qui s’applique à la santé publique, s’applique également à la santé privée, et les droits – y compris les droits économiques – de ceux qui pratiquant dans le privé sont subordonnés aux intérêts de santé publique.

• Une distinction est établie entre les interventions obligatoires et celles qui peuvent attendre : en vertu des restrictions actuelles, les interventions qui peuvent attendre doivent être reportées.
• Dans la mesure du possible, les activités suspendues sont remplacées par des méthodes de télégestion : téléaudiologie, tutoriels d’éducation thérapeutique et de réadaptation destinés aux patients et / ou soignants, et télé-conseil.
• Les interventions obligatoires doivent être effectuées conformément aux mesures de sécurité sanitaire maximales de la part des visiteurs et des professionnels de la santé. Les limitations sociales adoptées par le gouvernement permettent aux centres d’audition d’être ouverts au public. Toutefois, les centres doivent limiter l’accès du public pour éviter les foules; une distance d’au moins un mètre est à respecter entre les visiteurs et les professionnels de santé; ils doivent pouvoir fournir des solutions désinfectantes pour l’hygiène des mains aux employés, ainsi qu’aux visiteurs. Le non-respect de ces exigences peut entraîner la suspension de l’activité. Si la configuration du centre auditif ne permet pas de respecter la distance de sécurité interpersonnelle d’un mètre, le magasin doit être fermé.
• Pour assurer une hygiène maximale dans les espaces de travail, il est actuellement recommandé de ne pas effectuer de tests audiologiques dans les cabines fréquentées par différents patients, ou dans des espaces fermés, mal ventilés ou recouverts de matériaux poreux.
• Les conditions de santé des visiteurs doivent être rigoureusement et continuellement évaluées, tout cas suspect de Covid-19 étant signalé au service d’hygiène et de santé publique. Les patients suspectés d’avoir développé Covid-19 doivent être orientés vers l’autorité sanitaire locale.

 

L’Italie en quarantaine

Depuis le 9 mars au soir, l’Italie a été verrouillé dans son ensemble, alors que plusieurs zones du nord, le plus durement touchées du pays, avaient déjà été soumises à ces restrictions depuis le 23 février. Toutes les activités non essentielles ou non stratégiques ont reçu l’ordre de fermer. Les épiceries, les pharmacies et les magasins de première nécessité ont été autorisés à ouvrir et les services essentiels à fonctionner.

Au 1er avril, le nombre total de cas confirmés de Covid-19 en Italie était de 106 000 personnes, avec près de 12 500 décès dus aux complications.
En cas de non-respect des restrictions, les sanctions pour les personnes dans la rue sans nécessité prouvée varient de 400 € à 3000 €, avec des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

Pour les personnes âgées à risque, à qui il est fortement déconseillé de sortir, des services publics, tels que la livraison à domicile des produits de première nécessité et des médicaments sont fournis gratuitement.

 

La rédaction