Une enfant démontre l'impact des sèches mains sur l'audition

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Seulement âgée de 13 ans, une jeune Canadienne réalise une étude sur le bruit généré par les sèches mains utilisés dans les lieux publics, et les effets néfastes qu'ils induisent sur l'audition des enfants.

Une enfant démontre l’impact des sèches mains sur l’audition

Après avoir ressenti des gènes en remarquant que les autres enfants se couvraient les oreilles pendant que les sèches mains fonctionnaient, Nora Keegan s'est demandé si ces engins présents au sein de chaque toilette de lieux publics étaient dangereux pour l'oreille humaine. Au cour de sa cinquième année (équivalent du CM2 en France), Nora participe à une foire scientifique et décide alors d'enquêter sur les bruits émanant des sèches mains. En recherchant sur Internet des informations, elle se rend compte que les fabricants ne communiquent pas sur la façon dont elles arrivent aux estimations du bruit de leurs appareils. Nora se demande alors si les fabricants testent les niveaux sonores chez les enfants et les adultes.

 

Accompagnée de ses parents, d'un mètre et d'un sonomètre, Nora parcourt Calgary, sa ville natale, à la recherche des toilettes des lieux publics les fréquemment utilisés par les enfants comme les écoles, bibliothèques, centres commerciaux et points de vente. Les premiers résultats collectés par Nora montrent que la hauteur des sons peut être comparable à une ligne de métro à l'approche. À la vue des premiers résultats, les parents de Nora ont investi dans un casque anti-bruit afin de continuer les recherches sans répercussions sur l'audition de leur fille. Après avoir remporté la médaille de bronze à la foire scientifique la première année, elle décide d'approfondir ses recherches l'année suivante. Au total, quarante-quatre sèches mains ont été testés. Pour chacun d'entre eux, vingt mesures sont effectuées par Nora, notamment cinq mesures distinctes concernant la hauteur des appareils, deux pour la distance, avec l'utilisation des mains ou non.

 

Résultat : le plus faible des sèches mains enregistre un niveau sonore de 85 décibels (dB), alors que le plus haut dépasse les 100 dB. Le son le plus haut enregistré par le sonomètre de Nora culmine à 121 dB. Selon l'Institut national sur la surdité et les autres troubles de la communication, le seuil entraînant des pertes d'audition est de quinze minutes à 100 dB. Une exposition à 110 dB devient dangereuse après 2 minutes. À 120 dB, l'oreille risque des lésions. Récompensée de la médaille d'or à la foire scientifique, Nora entreprend de rédiger son étude avec l'aide de son père (médecin de profession), avec l'objectif de la publier. Le 17 juin 2019, Paediatrics & Child Health ont publié le travail de Nora. Parallèlement à la rédaction de son étude, la jeune Canadienne s'est lancée dans la conception d'un filtre pour atténuer le bruit des sèches-mains, construit sur l'idée d'un filtre à air synthétique utilisé dans les fours. Le modèle fonctionnel réalisé par Nora permet de réduire de 11 dB le niveau sonore du sèche-main.

Dans un communiqué, le fabricant Dyson – dont les appareils font partis des plus bruyants – s'est dit enchanté par le travail de Nora et impatient de la voir rencontrer ses ingénieurs en acoustique : " Nous tenons à montrer à Nora en quoi nos derniers sèches mains sont nettement plus silencieux que leurs prédécesseurs grâce aux travaux de recherche et développement de nos ingénieurs acoustiques internes. "

Antoine ERICHER

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