Mieux écouter à l'aide de nos doigts ? Pas si fou que ça

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Un groupe de six chercheurs a mis au point une manière de discerner plus clairement la parole dans le bruit. Il s'agit d'un dispositif basé sur une stimulation multi-sensorielle opérant une transition de l'audition vers le tactile. 

Mieux écouter à l’aide de nos doigts ? Pas si fou que ça

Le 16 avril 2019 ont été publié dans la revue " Restorative Neurology and Neuroscience" les avancées des professeurs Ciesla, Wolak, Lorens, Heimler, Skarzynski and Amedi au sujet d'un dispositif de substitution sensorielle (SSD) à la fois non-invasif, simple et peu coûteux. Les résultats de l'étude laissent penser qu'à terme, il sera possible d'améliorer l'audition de personnes souffrant d'une perte auditive nécessitant un implant cochléaire. Ce dispositif pourrait également permettre à des utilisateurs sans déficience auditive de mieux discerner la parole lors de l'apprentissage d'une langue étrangère. Le cerveau étant capable d'intégrer différentes informations, la volonté des chercheurs est alors de faire parvenir des informations tactiles simultanément aux informations auditives.
Le SSD mis au point transforme les signaux de la parole en vibrations tactiles, délivrés sur deux doigts. Pour cela, un test de compréhension de phrases (en anglais) à été effectué sur un groupe de personnes non-anglophones. Aux phrases proposées pour ce test, sont ajoutées des paroles de fond. Lorsque les participants associent le signal de la parole aux vibrations complémentaires apportées sur leurs doigts, les résultats sont bien meilleurs. Les scientifiques notent ainsi une amélioration de la compréhension à hauteur de 6 décibels. Les précédents essais sur ce type de dispositif présentaient des effets comportementaux uniquement à la suite d'un entraînement cognitif poussé. Face à ces résultats satisfaisants, l'équipe de chercheurs envisage désormais d'améliorer de nouveau le dispositif de substitution sensorielle et les régimes d'entraînement cognitifs afin d'atteindre un seuil d'amélioration de 10 décibels (une hausse de 10 dB équivaut à un doublement de la sonie perçue). Le dispositif doit également être adapté sur IRM afin de tester les mécanismes du cerveau humain à la fois sur personnes malentendantes et non sujets aux troubles de l'audition.

Source : IOS Press

Antoine ERICHER

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