[23 mars 2020] Masque ou pas masque pour les audioprothésistes ? Des chercheurs répondent dans The Lancet

Le confinement au Quotidien 

Faute de masque, ou parce qu'ils en ont fait dons aux médecins au contact direct des malades, certains audioprothésistes pratiquent le service minimum sans masque. La très sérieuse publication The Lancet vient de publier un article d'un groupe de scientifiques anglais et chinois sur la manière la plus rationnelle d'utiliser un masque ou non pour se protgérer et protéger les autres du Covid-19.
 

Publié le 23 mars 2020

[23 mars 2020] Masque ou pas masque pour les audioprothésistes ? Des chercheurs répondent dans The Lancet

Les audioprothésistes ne sont pas sur la liste des professionnels de santé au front, en contact direct avec les patients contaminés, et n’ont donc actuellement pas encore droit aux masques distribués en pharmacie. Par ailleurs, ils sont appelés à faire don de leur masque aux médecins qui s’occupent directement des malades. Alors beaucoup doivent poursuivre un service minimum sans masque.

En France et en Europe, pour continuer à recevoir les patients, triés au préalable par téléphone pour éviter les suspicion de Covid-19 et les demandes non urgentes (voir recommandations des syndicats), il n’a pas été recommandé de porter un masque, sauf en cabine.
Alors que certains pays généralisent le port du masque à toute la population comme la Chine, le Japon et la Corée du Sud, d’autres le déconseillent. Difficile dans ce cas de s’y retrouver. Le très sérieux Lancet vient de publier un article sur la manière rationnelle d’utiliser un masque, selon son niveau d’exposition et son état.
Les audioprothésistes qui pratiquent le service minimum sans masque se mettent-ils en danger ? Ceux qui l’utilise privent-ils les soignants d’un bien précieux ? Dans quel cas faut-il en utiliser un ?

Dans leur pratique du service minimum, les professionnels de l’appareil auditif se trouvent dans la même situation que les commerçants, avec un échange d’objet, mais en ayant une population vulnérable. Par ailleurs, les malades asymptomatiques peuvent se présenter chez eux ou eux-mêmes peuvent être asymptomatiques.

L’article du Lancet note qu’outre une recommandation constante dans tous les pays du monde, qui consiste à demander aux personnes ayant des symptômes de la maladie et aux personnels soignants les malades, de porter des masques, il existe des écarts dans les autres cas.
Par exemple, l’OMS, les Etats-Unis, l’Allemagne ou la France recommandent aux personnes en bonne santé de ne pas porter de masque, principalement, pour garantir les stocks pour le personnel soignant plus exposé. Au final, tant qu’ils ne reçoivent pas personne qui ont un suspicion de Covid-19, s’ils étaient en Chine, au Japon, ou à Hong-Kong, les audioprothésistes porteraient un masque jetable à usage médical. En revanche, ils n’en porteraient pas dans les autres pays.

L’article, écrit en commun par des scientifiques anglais et chinois, note malgré tout que le port du masque généralisé pourrait permettre que les personnes asymptomatiques ne transmette pas le virus et conseille aux personnes vulnérables de porter un masque chirurgical lorsqu’elle s’y rendent. Les chercheurs notent également qu’en début d’épidémie, l’usage des masques se répand dans les populations, avec même des masques respiratoires (type masque à gaz), et que mal utilisé et changé trop peu souvent, les masques pourraient présenter à l’inverse un risque.
Pour finir, les scientifiques notent que lorsque ce sera possible, il serait souhaitable de distribuer d’abord les masques aux personnes vulnérables (personnes de plus de 65 ans ou avec des problèmes de santé).

 

Recommandation d’utilisation des masques faciaux dans une situation normale de communauté (source The Lancet)

 

OMS
Si vous êtes en bonne santé, vous avez besoin de porter un masque uniquement si vous vous occupez d’un personne avec une suspicion d’infection au Sars-CoV-2

 

Chine
Les personnes ayant un risque modéré d’infection : masque chirurgicaux ou jetable à usage médical. 
Les personnes ayant un risque modéré d’infection sont celles qui travaillent dans les zones à forte densité de population (par exemple hôpital, gare …), celles qui ont vécu ou vivent avec quelqu’un en quarantaine, les employés de l’administration, police, sécurité et coursier dont le travail est relatif au COVID-19.
Les personnes ayant un faible risque d’infection : masque jetable à usage médical. Les personnes à faible risque sont celles qui restent dans des zones à forte densité de population (par exemple supermarchés, galerie marchande …), qui travaillent en intérieur, qui vont dans des institutions de santé (autres que celles qui prennent la fièvre en charge) et qui s’occupe de groupes d’enfants de 3 à 6 ans ou d’élèves d’écoles élémentaires.
Les personnes a faible risque d’infection n’ont pas de masque à porter ou peuvent porter des masques non médicaux (comme des masques en tissus). Les personnes a faible risque d’infection sont celles qui restent à la maison la plupart du temps, qui font des activités à l’extérieur, ou qui travaillent et étudient dans des zones bien ventilées.

 

Hong Kong
Les masques chirurgicaux peuvent prévenir de la transmission du virus respiratoire des personnes qui sont malades. Il est indispensable pour les personnes qui ont des symptômes, même minimes, de porter un masque chirurgical. 
Portez un masque quand vous prenez les transports en commun ou vous trouvez dans des endroits très fréquentés.
Il est important de porter un masque correctement et de pratiquer une bonne hygiène des mains avant d’enfiler son masque et après l’avoir enlevé.

 

Singapour
Portez un masque si vous avez des symptômes respiratoire, comme une toux ou le nez qui coule.

 

Japon
L’efficacité du port d’un masque facial pour vous protéger contre la contamination par des virus est limitée. Si vous portez un masque facial dans des espaces confinés et mal ventilés, cela pourrait aider à éviter d’attraper des gouttelettes émises par d’autres, mais si vous êtes dans un environnement en plein air, l’utilisation d’un masque facial n’est pas très efficace.

 

USA
Les centres de contrôle et prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) ne recommandent pas aux personnes bien portante de porter un masque facial (y compris des masques respiratoires) pour se protéger contre les maladies respiratoires, y compris le COVID-19. US Surgeon General a exhorté les gens sur Twitter à cesser d’acheter des masques faciaux.

 

Royaume Uni
Les masques jouent un rôle très important dans des endroits comme les hôpitaux, mais il y a très peu de preuve quand à ses avantages pour le grand public.

 

Allemagne
Il n’y a pas suffisamment d’éléments qui prouvent que le port d’un masque chirurgical réduit considérablement le risque qu’une personne en bonne santé soit infectée en le portant. Selon l’OMS, le port d’un masque dans des situations où il n’est pas recommandé de le faire peut créer un faux sentiment de sécurité car il pourrait conduire à négliger les mesures d’hygiène fondamentales, telles qu’une bonne hygiène des mains.

Corinne Couté

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